En 30 ans, le nombre des cas de cancers a doublé, selon l’étude nationale menée par Santé Publique France et l’Institut national du cancer (INCa). On compte 433 000 nouveaux cas en 2023.
Derrière ces chiffres effarants, une réalité s’impose pour lutter contre la maladie : le dépistage précoce dans un système médical donnant à tous un accès aux soins rapide et égalitaire. En somme, ce que ne cessent de clamer le mouvement mutualiste et leurs adhérents.
Des chiffres sans controverse
Le « Panorama des Cancers en France », dans une longue litanie de chiffres, dissèque 19 cancers. 57 % des cancers touchent les hommes, 43 % les femmes. La maladie reste première cause de décès en France. L’augmentation des cas de cancers depuis 1990 représente 98 % chez les hommes et 104 % chez les femmes. Les trois cancers les plus courants sont, dans l’ordre, les cancers du sein, de la prostate et du poumon. Les cancers ayant le meilleur taux de survie sont le cancer de la prostate, de la peau (mélanome cutané) et du sein ; à l’inverse, ceux avec les chances de survie les moins élevées sont ceux du système nerveux central, du poumon et du foie.
Le cancer, un bouleversement social…
Être malade du cancer a de nombreuses répercussions, changement d’attitude de l’entourage, discriminations, rétrogradation, et que dire de l’attitude des banques lorsque le malade, même guéri, contracte un prêt. Selon l’Ipsos, 60 % des personnes guéries d’un cancer gardent des conséquences longtemps après la fin des traitements : problèmes financiers, difficultés de retour à l’emploi et 62,5 % ont des séquelles physiques 5 ans après leur diagnostic (effets secondaires des chimiothérapies comme l’ostéoporose, une fatigue chronique).
… Pourtant évitable
Selon le Code européen contre le cancer, 40 % des cancers pourraient être évités. Sont en cause certaines habitudes liées au mode de vie actuel : sédentarité, emploi statique, surpoids, tabagisme, consommation d’alcool, environnement…
Ces facteurs d’augmentation du risque peuvent être évités en suivant les conseils du Code européen contre le cancer :
- ne pas fumer ;
- garder un poids de forme ;
- avoir une activité physique quotidienne ;
- avoir une alimentation saine ;
- ne pas boire d’alcool (ou limiter sa consommation) ;
- faire attention à l’exposition aux UV, ne pas utiliser d’appareils de bronzage ;
- pour les femmes : allaiter si possible, limiter les traitements hormonaux pour la ménopause ;
- faire vacciner les enfants : hépatite B et papillomavirus ;
- faire des dépistages réguliers pour certains cancers (sein, col de l’utérus, colorectal, peau).
Des reports voire les refus de soin ont été imputés au Covid. Mais surtout nous assistons à l’écroulement du système hospitalier, à l’allongement des délais de consultations de spécialistes, aux conséquences de décennies de désertification médicale et de la libéralisation de la médecine.
Afin de soigner et dépister les cancers le plus tôt possible, et ainsi assurer un taux de survie plus élevé, l’accent doit être mis sur le dépistage systématique, des fumeurs par exemple (81,5 % se déclarent favorables à un dépistage), ainsi que sur la recherche.
En savoir +
“Panorama des Cancers en France”
téléchargeable sur e-cancer.fr
Texte : Bonne Santé Mutualiste